ANTIGUA
21/03/2011 20:27Levé matinal à 6h pour appareiller le plus vite possible : destination Antigua et ses plages magnifiques. A croire ceux qui nous précèdent, ça a l’air d’être encore plus beau que ce que nous avons vu jusque là.
Tiens, c’est bizarre, j’ai mal aux bras et un peu aux cuisses …. Après réflexion, je comprends d’où ça vient … le canyon d’hier. On a vraiment perdu l’habitude de faire des efforts physiques.
La navigation a durée 7h sans grandes difficultés juste une petite houle de face mais on a l’habitude maintenant.
A 14h, nous jetons la pioche (c’est comme ça qu’ils disent les pro !) dans la baie de English Harbour au bord d’une petite plage de sable blanc, c’est magnifique.
Grace à ses abris naturels, Antigua devint le bastion de la force navale britannique. On y trouve un fort, des remparts, des anciennes battisses de l’arsenal, on se croirait presque en Bretagne… si on fait abstraction du soleil et des 30° ambiant. C’est dans les années 50 qu’un ancien officier de la marine anglaise commença la rénovation du site. C’est, parait-il, l’un des plus beaux exemples d’architecture d’époque aux Petites Antilles. C’est vrai que les « vielles pierres » commençaient à nous manquer et ça fait plaisir de voir autre chose que des plages et de la végétation. Un peu de culturel tout de même !!!!
Nous avons retrouvé Day Dreamer et Remi De, encore une intense session d’anglais en perspective !
Jeudi matin, petite excursion autour du fort et escalade pour admirer la baie. Une fois de plus, les garçons étaient ravis de cette petite excursion, c’est une blague bien sûr. Nous avons pu admirer la baie et le fort depuis les hauteurs. En descendant, nous sommes passés par le port de Famouth et là ce fut un choc. On est habitué depuis notre périple antillais à voir de magnifiques yachts, tous plus gros les uns que les autres mais là, ceux sont des bateaux à voile, de vrai monstres. Les garçons tombent en extase devant le faucon Maltais, soit disant le plus beau bateau à voile du monde. Sur un autre ponton, un peu plus discret , un petit bateau de course, un Alphana, je crois.
Pour le « lunch », les enfants ont décidé de faire un petit pique-nique sur la plage, seuls sans les parents. Je vous rassure, c’est une idée des filles, les garçons ne font que suivre mais ils suivent, ce qui est déjà ça. Rassurez vous, nous n’étions pas loin, toujours à porté de vue. Nous y avons fait une petite incursion pour un ravitaillement en crème solaire et on nous a gentiment demandé quand est-ce qu’on repartait.
L’après midi visite du musée, c’est absolument à faire surtout avec les enfants. En rentrant, il faut demander un petit papier qui est une chasse à l’énigme dans le musée. Les enfants ont joué le jeu à fond, in english please. Nous y a avons passé pratiquement une heure et demi mais on peut faire plus si on veut tout lire. Ce musée est un véritable hommage à l’amiral Nelson qui est considéré par les anglais comme celui qui leur a permis de conquérir leur empire.
Est-ce que la bataille de Trafalgar vous dit quelque chose ? Et bien c’est encore lui, il a battu la flotte franco-espagnole prés de Cadix en Espagne. Il a gagné la bataille mais il y est mort !!! Il parait qu’ils l’ont conservé dans du Brandy français pour ramener le corps en Angleterre. Bref, ce musée était vraiment passionnant et très ludique, nous avons appris pourquoi les ponts étaient peint en rouge et plein d’autres choses comme l’origine de « starboard & port » (voir les photos). On s’est échangé avec Lisa les moyens mémo-techniques pour retenir, bâbord et tribord en français et port et Starboard en anglais. Pour le français, j’imagine que tout le monde le connait : BATTERIE, mais pour l’anglais, une petite idée ? Et bien, c’est facile gauche, « left » a 4 lettres comme « port ». Et voilà, on se couchera tous moins bête ce soir.
Devinez qui a découvert l’énigme finale in english of course ???? Tom et il n’était pas peu fier.
Ah, j’ai oublié de vous dire, le dicton dit « Tel père, tel fils » et bien chez nous, c’est l’inverse, « tel fils, tel père ». Cédric vient de faire un abcès à l’épaule, nous avons donc pu apprécier cette fois les salles d’attentes médicales de Guadeloupe : même soin et même antibiotique. Ils ont tous les deux la même façon de se gratter, tout en finesse …jusqu’au sang de préférence. La différence est qu’on ne peut pas interdire à Cédric de se baigner pendant 15 jours ….
Le soir, nous avons pris l’apéro su Remi De, ils savent recevoir les australiens, un petit Chardonnay par là et un autre par ci, bilan : un mal au crane terrible le lendemain matin. Ils ont un catamaran de 57 pieds, vous avez peut-être du mal à vous imaginez ce que ça peut faire et bien en gros, c’est presque le double de superficie du notre. En plus, c’est Disney land à bord, Ipad, Ipoud touch, les garçons bavent !!!
Vendredi avant le départ pour Green Island, fortement recommandé par les « bato copains », concours de plongeon. Le vainqueur est Max avec un 9.90 sur 10. Les filles sont vraiment très sévères, il était parfait son plouf !
Il s’est passé un évènement exceptionnel pendant cette navigation de 2 heures …. Je vous laisse devinez ????
Notre premier barracuda !!!! Je suis encore sauvée …il faut le remettre à l’eau en raison de la ciguatera, toxine qui a contaminée la chaine alimentaire du corail au barracuda, il ne faut donc pas les manger !!!! Le principal est que l’honneur soit sauf, on pourra dire nous aussi qu’on en a pêché un. Ils s’y sont mis à trois pour le sortir de l’eau. Cédric et Tom à la ligne et Max à l’épuisette. Le plus dur a été de sortir le leur de la dentition pointue de la bête.
L’arrivée au mouillage de Green Island est de toute beauté. Et oui, je commence à manquer de superlatifs ! Nous sommes presque seuls au monde. Le problème c’est le vent, pas un souffle, même pas de quoi faire du cerf-volant pour Max. Mais le site mérite de patienter un jour ou deux.
Samedi, je décide d’aller faire un tour à St John, la capitale mais comme nous sommes au milieu de rien, ce n’est pas gagné ! Alors que je me prépare à partir seule (pour prendre un peu l’air !!) voilà pas que mes 2 Golgots veulent absolument venir avec moi. Les bras m’en tombent ! Ils ne veulent jamais rien faire, il faut se battre pour faire la moindre sortie hors du bateau et là alors que je ne leur demande rien, ils veulent venir … Ils doivent tenir de leur mère pour avoir un tel esprit de contradiction. Bien entendu, je ne peux pas leur refuser mais je les mets bien en garde sur le fait que je ne sais pas comment on va y aller, qu’il va surement falloir marcher une heure pour atteindre le premier village et ensuite attendre un bus … ou pas.
Cédric nous amène en annexe jusqu’au ponton de Harmony Hall au fond de la baie, mignon petit restaurant et surtout galerie d’arts réputée sur l’île. Quand je leur ai demandé comment on pouvait aller à St John en transport en commun, ils m’ont regardée avec des yeux bizarres en m’expliquant qu’il fallait marcher une heure jusqu’à Freetown puis attendre un bus pendant un certain temps et puis pour le retour ça sera plus dur car le samedi après midi, il n’y a pas grand-chose … Heureusement, les enfants ne comprennent pas la conversation car si vous rajoutez à ça un soleil de plomb, la journée s’annonçait longue.
Nous commençons donc à marcher sur ce chemin blanc, poussiéreux, interminable. Lorsqu’après une vingtaine de minutes de marche, on croit entendre le bruit d’un moteur …est-ce une hallucination ?
Non, au loin un nuage de fumée, Max me supplie de me mettre en travers de la route pour arrêter la voiture. On ne va quand même pas aller jusque là mais lorsque la voiture arrive à notre hauteur, je fais un petit signe. La voiture s’arrête, enfin non, pas une voiture … un pick up !!! La dame nous demande si ça ne nous dérange pas de nous mettre dans la benne et là le sourire des enfants illumine leur visage. Le rêve de toute une vie, faire un tour en pick up. Il y a bien eu celui de kikot à Hourtin mais là, c’est pour de vrai. Nos hôtes nous proposent de nous amener directement à St John : 40 min de pick up !!!
Nous arrivons donc beaucoup plus vite que prévu, un peu courbatu certes mais heureux. Nous avons pu profiter du paysage pleinement ! A notre descente de la benne, Orna, notre samaritain du jour, me tend un bout de papier avec son n° de tél me disant de ne pas hésiter à l’appeler au moindre problème. Je crois qu’on lui a fait pitié : cette pauvre femme avec ses deux enfants, toute seule, qui n’a même pas assez d’argent pour prendre un taxi, comme tout le monde … Bon, le taxi c’était 40$, on peut faire autre chose avec (acheter un short Billabong à Tom par exemple !).
Petite balade dans les rue de St John qui ressemble en beaucoup de points à Castrie (St Lucie), un tour au marché pour les fruits et légumes, un passage éclair dans les magasins détaxés pour acheter un short à Tom et pour finir, le clou de la journée …. Allez, devinez …
Un repas au KFC !!! je leur devais bien ça surtout que le retour n’allait pas se passer comme l’aller et maintenant, on savait à quoi s’attendre.
Après avoir enfin trouvé le terminal de bus nous patientons un bon moment pour enfin prendre la direction de Freetown. Alors là, on a battu un record : celui du bus le moins rempli. Nous n’étions qu’une dizaine, les enfants ont même pu dormir sur le banquète arrière. Il fallait qu’ils prennent des forces pour affronter le chemin blanc sans fin.
Alors qu’on ne s’y attendait pas, le chauffeur s’arrête au milieu de rien, en nous montrant un chemin au fond de la route. C’était « the » chemin pour Harmony hall. Les garçons se réveillent en sursaut et nous voilà parti à marcher. Nous avons bu nos dernières gouttes d’eau, ce qui m’a permis de leur expliquer le rationnement et qu’il fallait toujours en garder au cas ou …. Il est 4h de l’après midi, c’est le désert !!! Et là encore une fois, notre bonne étoile, une voiture arrive dernière nous … il venait livrer des fleurs au restaurant. On se précipite à bord et nous finissons les derniers kilomètres tranquilles avec le clim en prime.
Mais le voyage n’était pas fini, il fallait maintenant arriver à joindre Cédric pour venir nous chercher en dinghy. Un petit texto plus tard et le voilà.
Une belle journée, personne n’a râlé, enfin presque comme quoi ….
Pour finir en beauté, repas à bord du bateau de nos amis alaskiens. C’est Peter qui a préparé le repas et c’était très bon. Ils sont vraiment adorables surtout Lisa. Elle est calme, posée, douce, gentille, attentionnée, très pédagogue … allez, je vais le dire pour vous : l’opposé de moi. Je discute souvent avec elle et apprends beaucoup. Elle aussi apprécie nos conversations mais je crois que c’est surtout parce qu’elle est très curieuse et qu’elle adore la France, elle y a d’ailleurs passé un an quand elle était jeune. Les garçons adorent échanger sur nos différents mode de vie. Ils vivent en Alaska et sont très isolés. Les filles ne vont pas à l’école, c’est Lisa qui leur fait la classe depuis toujours. Il y neige de septembre à mai, alors arrêtez de vous plaindre !!!
Ce dimanche matin, le vent souffle dans les haubans … c’est bon signe pour le kite !! 15 Kts ; ouf !! Cédric a embauché à 8h pétante !!! Bonne session ; il a même trouvé une sympathique monitrice pour Tom : Irène, italienne de 25 ans !! Max était un peu triste de le voir naviguer mais nous lui réservons une belle surprise pour plus tard dans le voyage. Il a malgré tout joué avec les filles et nous avons fini l’après midi en plongé autour des coraux.
Lundi matin, départ pour Barbuda ! Cédric et Peter sont motivés pour sortir par la passe nord. Aih, aih, des récifs de parts et d’autres, et à 7h du mat, on ne peut pas dire que le soleil soit au zénith pour bien voir. On serre les dents et les fesses, ouf c’est passé.
De mon point de vue, je vous déconseille vivement de sortir par le Spithead Channel !!
Alors que nous naviguions en parallèle mais assez éloigné avec Day Dreamer, j’entends à la radio Peter d’une voix vraiment excitée : Tépacap, Tépacap, for Day Dreamer …. There are big whales just in front off us, can you see the big plouff ??? Des baleines, nous changeons immédiatement de cap et là c’est un véritable festival. Nous n’avons jamais rien vu de pareil. Même l’excursion que nous avions faite au Canada en zodiac semblait « plate » à côté.
Vraiment impressionnant et impressionnée pour moi. Les garçons voulaient s’approcher toujours plus prés. On aurait dit qu’elles faisaient le poirier et restaient la queue en l’air à la verticale pendant plusieurs secondes. Je ne vous parle même pas des gros splash, ça sautait dans tous les sens. Elles sortaient les nageoires et les secouaient sur les côtés comme pour dire bonjour, comme dans les spectacles. Il y en avait 2 ou 3. Je ne sais pas ce qu’elles faisaient mais ça ressemblait beaucoup à une parade nuptiale… mais comme je n’y connais pas grand-chose …
J’espère avoir les photos de Lisa car elle a un super appareil.
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