DOMINIQUE + ARCHIPEL DE LA GUADELOUPE DU 01 AU 09 MARS
11/03/2011 11:18Mardi, escale aux Saintes avant la Dominique. Nous décidons de mouiller à l’îlet Cabrit, petite île inhabitée … en principe. L’eau est limpide et surtout très poissonneuse. Des pélicans pêchent à quelques mètres du bateau. Cédric part avec les enfants à la nage sur le rivage et revient au bout de quelques minutes sans eux. Du bateau, on ne voyait qu’une forêt dense.
- « Qu’est-ce qu’ils font ?
-« je les ai laissé à un mec qui vit là tout seul avec ses chèvres.
- Mais, ils font quoi ?
- de la poterie
- de la poterie ? là, au milieu de rien ?
On ne distinguait même pas une habitation.
-« de la poterie ? Tout seul ? On ne les voit même pas de là !
- ouais, il est entrain de leur expliquer comment il faut faire »
En fait, il me faisait marcher, on n’avait pas reconnu à notre arrivée un « bato copain » Mayreau avec leur trois filles, ils étaient là depuis la veille, il les avait laissés avec elles à faire de la poterie.
Cela fait partie des rencontres magiques d’un voyage, Ulrich vit là depuis 5 ans au milieu de rien, sans rien, tout seul. Tout seul, c’est beaucoup dire car avec le nombre de bateaux qui passent, il ne doit pas se retrouver souvent seul. Hier soir d’ailleurs, nos copains voulaient faire un petit BBQ sur la plage, il a fabriqué des tables et des bancs pour les gens de passage. Le clou de la soirée a été lorsqu’il est allé tuer un cabri pour le repas du soir.
Il s’occupe à merveille des enfants et tente de leur faire partager sa passion. Il récupère la terre sur place, fait de la peinture avec différentes couleurs d’argile. Il fabrique des masques super sympas et les vend dans les magasins de souvenirs aux Saintes. Ils sont tous accrochés dehors sur un mur, il y a juste une petite boite avec un panneau sur lequel est écrit : « 5€ le masque, merci de mettre l’argent dans le pot ». Tout le monde peut donc se servir.
Les enfants s’en sont donnés à cœur joie pendant toute l’après midi, Max s’est recouvert d’argile et s’est fait maquiller par les autres.
Le soir apéro sur Tépacap avec Mayreau, sans alcool je précise, où nous avons encore une fois refait le match : « vous pensez traverser quand, depuis où, vous faites la rep Dominicaine, et Cuba ? …. Que de soucis tout ça !!!
Le lendemain nous nous séparons encore une fois, Mayreau part vers la Guadeloupe mais nous devrions nous y retrouver d’ici une semaine. Nous avons un peu de mal à partir de cet endroit en dehors du temps. Les fonds sont assez jolis, les pélicans très joueurs et Ulrich vraiment adorable. On prend RDV pour dimanche prochain car c’est ce jour là qu’il doit cuire les poteries. Les enfants ont vraiment très envi de les récupérer. Avant de partir nous voulions absolument acheter un ou deux masques en souvenir mais le capitaine nous rationne car il pèse quand même 1,2 kg chacun, ça sera donc 2 et pas plus !
La coïncidence a fait qu’un monsieur juste devant nous venait de prendre le masque que Max voulait alors Ulrich a décidé de nous en donner 3 pour 2, on a essayé de refuser, promis, mais il a tellement insisté !!!
Après une navigation plutôt agréable, nous arrivons au nord de la Dominique au mouillage de Portsmouth où Delphis nous attendais déjà. Nous sommes donc mercredi soir et ça, c’est un détail très important, surtout pour les « bato copains » qui vont suivre. Il faut savoir que le mercredi soir c’est …. R E G G A E N I G H T !!!!! Promis vous n’allez pas dormir de la nuit à moins de mouiller très très très loin dans la baie. Si on l’avait su avant, on se serait organiser pour y faire un tour mais on a été pris au dépourvu. D’autant plus que cela ne commence qu’à minuit alors que vous êtes tranquillement entrain de dormir. Je vous assure que le réveil est assez brutal, la puissance des enceintes est monstrueuse. Nous avons dansé sur le bateau toute la nuit, ils ont du arrêter vers 5H30.
Jeudi, visite de l’Indian River avec notre guide Edisson. IL s’agit d’un guide officiel, il parle français, il a la plus belle barque du coin par contre il est l’un des plus chers. Les négociations ont été assez dures et nous avons négocié 150 EC$ par famille … pour à peine 1h 30 de rame, ça fait un peu cher. Je ne dirai pas que ce fut un événement inoubliable mais ça a le mérite de nous faire découvrir une mangrove ce qu’on n’avait pas encore vu. Les enfants ont écouté avec attention les commentaires d’Edisson sur la faune et la flore, il a le mérite d’être très pédagogue et effectivement alors que les autres barques nous doublaient allègrement, Edisson prenait son temps pour tout nous expliquer. Nous avons eu droit au passage sur le tournage de pirates des caraïbes (on dirait presque que c’est le fil conducteur de notre voyage), la bière but avec Johnny Dep et la danse endiablée avec Vanessa.
Vendredi, visite de l’île en taxi collectif. La proposition d’Edisson pour un tour avec lui était hors de prix : 150 $ US cette fois et ce par famille donc 300$ la journée, c’est un bon plan guide en Dominique. Nous avons donc pris le parti d’y perdre en information mais d’y gagner financièrement. Ça peut vous paraître mesquin mais si on vous dit qu’on a fait le même circuit pour 30$ US. En plus, c’est vachement mieux pour le bilan carbone et je ne vous parle même pas du folklore.
On est un peu dessus car nous n’avons pas battu notre record de passagers dans le minibus, nous étions seulement 17 !
Départ de notre mouillage de Portsmouth à destination de la capitale Roseau soit 1h de trajet. Et là pas de bol, devinez quoi ….
Un énorme paquebot de croisière était amarré qui déferlait son flux de passagers. Si encore il y avait Armand et Louise à bord, on aurait pu trouver ça drôle mais là c’était vraiment chiant, pas tant les touristes mais tous les taxis et autres qui proposaient leur service. On a été assailli, impossible de faire un pas sans avoir une multitude de propositions. On arrive malgré tout à trouver l’office de tourisme et à obtenir les infos nécessaires pour la suite de notre journée.
Nous avons un vaste de choix pour les excursions mais le premier critère était la longueur de la marche. Les enfants n’étaient pas du tout motivés !
Cela fait 3000 personnes de plus d’un coup, et les sites touristiques sont saturés…
Tout au long de la journée nous avons rencontré des gens charmants dont beaucoup faisaient des efforts pour parler français, enfin plutôt créole.
C’est sauvage, beaucoup d’agriculture familiale, les gens marchent seul le long de la route avec un sac et une machette, des rastas, la forêt luxuriante.
Nous avons visité les chutes Trafalgar et les sources chaudes de Wotten. Sur le chemin du retour, alors que nous attendions le bus dans un petit village, on voit sortir de la foret un homme vêtu succinctement portant autour du cou un espèce de boa de 1,5 m de long. Les enfants commençaient à s’agiter en se demandant si c’était un vrai. En arrivant à côté de nous, il met le serpent dans un sac, fait un nœud sommaire et s’approche de l’arrêt de bus. On était tous persuadés qu’il allait prendre le bus avec nous, on se demandait juste à côté de qui il allait s’assoir. Les enfants commençaient à avoir peur, ça se lisait dans leur yeux même s’ils n’osaient rien dire car le monsieur était à côté. Les paris étaient ouverts …
Et puis, au dernier moment, il nous contourna, posa le sac contre le petit canon sur lequel nous étions appuyés et il rentra dans le bar ! On a bien ri !!
Au retour, visite de Roseau pour les adultes, alors que Cédric est rentré avec les enfants qui se sont révoltés pour rentrer plutôt.
Encore un détail, aujourd’hui c’est : « Friday night !!! » Allez, encore une. Le volume sonore est cette fois, plus acceptable … à partir du moment où on n’a pas décidé de dormir !
Samedi matin, le marché de Portsmouth : ambiance locale assurée : musique à fond, certains se trémoussent, d’autres ont déjà bien entamé leur bouteille de rhum …
Les fruits et légumes sont souvent vendus à l’arrière des pick up. Chacun vient vendre sa production familiale. Nous faisons le plein de pamplemousses, les meilleurs du monde selon Cédric, d’oranges, laitues et carottes.
L’après midi, nous prenons un taxi collectif en direction de Calibashi pour aller sur une plage côté atlantique. La route est magnifique, on se croirait vraiment dans la jungle, il faut absolument faire cette balade. A l’arrivée, la plage vaut le détour surtout pour la cocoteraie et la petite rivière qui s’y jette. On en profite pour faire le plein de coco par contre pour les casser heureusement qu’on a eu les conseils avisés d’un dominiquais.
Déjà 4 jours que nous sommes là et nous décidons de repartir pour les Saintes (oui, c’est le jour de la cuisson des poteries). Le bilan est plus que positif, cette île est magnifique et les gens sont vraiment très accueillants quoique un peu trop fêtard à noter gout. Nous repartons avec 2 nuits blanches à notre actif. Nous n’avons à aucun moment ressenti la moindre insécurité et nous pensons qu’il est possible de mouiller tout le long de la côté. Roseau est certes moins typique mais plus central pour les excursions. Il faut par contre essayer de bien viser entre les arrivées de paquebots de croisière.
Le vent et la mer sont bien retombés : 15 Kts et 1,5 mètre de houle, le rêve quoi.
La traversée a été animée par les bonnes blagues des poissons qui leur ont laissé croire jusqu’au bout qu’ils allaient se laisser attraper. Cédric y a même laissé un bout de doigt en essayant de retenir la ligne, bilan : une belle entaille et au dernier moment, le « poisson blagueur » a bien évidemment lâché prise. Bon capitaine mais piètre pêcheur !
Et moi …. Je me marre !!!
Nous sommes arrivés sous le soleil ce qui rend la carte postale beaucoup plus belle que la dernière fois. Après un passage éclair sur l’île cabri pour faire un coucou à Ulrich et récupérer les poteries, nous mouillons au Bourg pour faire un tour au Carnaval. Ils vivent vraiment ça à fond, c’est « la fête » de l’année. Même les services techniques de la Mairie y participent ! Cédric a pris les modèles pour l’année prochaine au Taillan, promis Jean-Mi, tu auras le même déguisement que sur la photo.
Lundi direction Marie Galante, 4 heures de navigation face au vent. Encore une fois, c’est splendide. Totalement différent des Saintes, plus paisible, moins de touristes, très vert, on se croirait dans la campagne anglaise. Au moment de débarquer à terre nous rencontrons Téoula (déjà croisé à Point à Pitre la semaine dernière) sur le Ponton et nous décidons une balade improvisée. Ceux sont les enfants qui sont contents !!!!
Je serais bien restée un ou deux jours de plus mais comme vous l’avez bien compris, ce n’est pas moi le capitaine. Moi, j’ai juste droit de râler mais vous pouvez me faire confiance, je le fais très très bien !!
Nous partons donc au petit matin vers Petite Terre, réserve naturelle. L’arrivée est cette fois « époustouflante » et l’accès pas toujours facile pour les voiliers. Seul petit hic, les 4 ou 5 gros catamarans qui viennent y passer la journée avec les vacanciers de la Guadeloupe.
Il faut juste être un peu patient et entre 15H30 et 10h00 du mat cet endroit idyllique n’est rien que pour vous. Ballade sur l’île, visite du phare qui fut l’un des premiers du nouveau monde, rencontre avec les iguanes, que du bonheur ! Pour le snorkelling, c’est pas mal non plus, une grande variété de poissons, une barrière de corail à voir bien qu’un peu loin du mouillage, une tortue et même quelques requins citron et dormeur. Max en aurait vu un petit autour du bateau.
Le soir, devinez quoi ? Apéro dinatoire sur Téoula et parties de « Loup garou » en perspective. C’est la première fois depuis le début du voyage que nous rencontrons des amateurs. On a bien rigolé avec les gaffes habituelles de la petite fille qui se trahit, d’Emile qui oublie le rôle de la voyante …. On doit se séparer demain mais on espère bien se revoir vers St Martin.
Aujourd’hui, direction la Guadeloupe et plus précisément Saint François sur Grande Terre. Mon petit doigt me dit que ça doit être un bon spot de kite …..pour qu’il y mette autant de détermination ….
C’était ça !!! Le problème c’est qu’il n’y a pas de vent !! C’est bête hein !!! On en profite pour faire un gros avitaillement et visiter Grande Terre. C’est vraiment très sauvage et la côté au vent est vertigineux. Max est ravi car il a enfin pu retrouver des vagues pour surfer.
Comme le vent ne semble pas vouloir se réveiller nous allons sûrement bouger pour faire le tour de l’île
A bientôt
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