BARBUDA DU 21 AU 25 MARS

25/03/2011 19:01

Les abords de la côté de Barbuda sont très particuliers. L’île est tellement plate qu’il faut être à 3 miles pour la voir.  Son littoral est encore presque vierge mise à part 3 ou 4 petits hôtels de luxe dont a vu d’ailleurs aucun client. L’île est bordée d’interminables plages de sable serties de banc de coraux. Les habitants vivent essentiellement de la pêche, notamment de la langouste, un peu d’agriculture et des marais salants. Jusqu’à maintenant, il semblerait que les barbudiens veuillent préserver leur mode de vie modeste. Plusieurs projets de groupes étrangers prévoyant un développement touristique intensif ont été repoussés par la population. Une grande partie de l’ile est protégé par un parc national.

Et là, je ne sais comment vous décrire l’endroit. Jusqu’à maintenant, on avait trouvé des endroits avec de l’eau turquoise mais à l’échelle d’une crique seulement, là c’est tout l’océan qui est translucide. J’espère que les photos rendront bien. L’arrivée est un peu compliquée entre les patates de corail et hélas les cartographies ne sont pas hyper fiables car les sols bougent très souvent. Nous ne sommes pas trop de 2 pour surveiller.

Nous sommes en pleine régate avec Day Dreamer, Cédric et Peter se « tirent la bourre » comme on dit vulgairement depuis notre départ ce matin. C’est donc ensemble que nous arrivons dans ce somptueux mouillage. Nous sommes accueillis pas Bruce de Remi De qui nous rejoint avec son dinghy de l’espace pour immortaliser l’instant. On aurait dit un vrai paparazzi. Nous passons la ligne d’arrivée pratiquement en même temps. Tout le monde était ravi de cette fabuleuse navigation pleine de surprises. 

Concernant les baleines, après avoir envoyé les photos à une amie de Lisa qui est une spécialiste des animaux marins, elle confirme nos premières impressions, il s’agit bien de baleines à bosses en pleine saison des amours … Le spectacle auquel nous avons assisté est, d’après elle, assez rare.

Pour nous remettre de notre navigation de 7h, nos amis australiens nous proposent un petit apéro sur la plage autours d’un feu de camp. Autant, nous pouvons vous faire partager avec les photos la beauté des lieux, autant il va être difficile de vous faire ressentir la sensation de nos pieds sur ce sable d’une finesse extraordinaire. Nous n’avons pas manqué de prendre des petites éprouvettes de sable pour ramener en souvenir.

Nous passons une bonne soirée, bien arrosée pour certains. Après 10 jours passés ensemble, nous allons nous séparer demain car les 2 équipages doivent être à Saint Martin ce mercredi. De notre côté, nous préférons profiter encore un peu de cette île paradisiaque sur laquelle il n’y a rien à faire à part nager dans une eau turquoise pendant des heures, faire des ballades sans fin sur cette plage de plus de 10 km de long, ramasser de magnifiques coquillages, faire du cerf volant pour les enfants et aussi et surtout …ne rien faire du tout.

Ce matin, nous sommes tous debout, enfin presque, pour dire au revoir à tout le monde et nous prenons RDV pour la semaine prochaine si tout va bien.

Nous sommes à présent tout seul dans ce lagon magnifique face à cette plage qui pourrait ressemblait à un paradis sauf que nous sommes sur la côté ouest de l’île, donc pas l’endroit idéal pour le Kite. Après le repas, nous levons l’ancre pour l’autre côté, Spanish Point mais attention aux patates de corail, c’est un vrai labyrinthe. Nous ne pouvons nous fier ni au Patuelli, ni à la carto de navigation. Si vous ajoutez à ça quelques nuages qui vous font confondre ombre et patates, c’est le stress. Après 1H30 de nav, nous arrivons enfin à trouver la dernière passe pour se rapprocher de la plage. Nous sommes accueillis par des raies, et des tortues.

Nous partons à la découverte de cette autre partie de l’île beaucoup plus austère.  La côté au vent est toute ciselée, remplis de coquillage et autres détritus tels que des cordages de pêche. Nous passons un long moment sur la plage à ramasser des coquillages et à faire du cerf volant.  C’est moi qui vous le dis, malgré la pression que me met Cédric, je ne suis pas prête de me mettre au Kite. Je suis vraiment trop nulle et je ne comprends toujours rien au vent. Même ces quelques mois à naviguer n’auront pas eu raison de ma nullité. Les garçons, eux, maîtrisent totalement la situation.

Je préfère donc me rabattre sur le ramassage de coquillages. Je ne sais pas pourquoi mais jusqu’à maintenant je n’avais encore rien ramassé mais depuis 2 jours je suis prise de pulsion, j’ai envie de tous les ramener. Je me suis faite une petite boite à trésor mais elle est déjà pleine !!!

En rentrant au bateau au coucher du soleil, j’aperçois un gros truc noir qui nage dans l’eau … un requin, un dauphin. Après analyse, on vote pour le dauphin. Cédric et Tom se jettent à l’eau pour essayer d’aller à sa rencontre guider par Max et moi. Tom est à 2 ou 3 mètres mais ils n’arriveront pas à nager avec. Demain peut-être !!

 

Alors que nous n’avions pas vu une goutte de pluie depuis plusieurs jours, ce qui est exceptionnel, cette nuit a été très arrosée et surtout très ventée ce qui n’était pas prévu, des rafales à 25 Nds. On perd vite l’habitude et du coup je n’ai pas dormi de la nuit, le vent qui s’engouffre dans les haubans, c’est terrible. Faut dire que nous sommes complètement isolé, sans aucun repère visuel la nuit, pas de lumières, rien. Comment être sur que nous ne dérapons pas ? Surtout que nous sommes dans à peine 1,7 mètre d’eau au milieu des cayes. J’essaye de prendre un repère avec les étoiles mais comme le bateau bouge beaucoup, je perds vite mon repère à travers le hublot.

Oui, je sais c’est une obsession chez moi, c’est comme ça que j’occupe mes nuits. Cédric, comme d’hab met ses boulles Quies et attend que ça passe. Du coup au levé du soleil, j’ai un petit coup de mou et j’ai du mal à me lever.

Alors aujourd’hui c’est mon jour de grève mensuel. Coïncidence, j’ai encore commencé un nouveau Harlan Coben. La journée a été calme, devoirs le matin, ascension du mat pendant la récré et baignade. Nous ne sommes même pas descendus à terre. Pourquoi faire me direz vous, l’eau est tellement belle ici.

Un texto nous confirme l’arrivée d’un passager clandestin pour ce dimanche à St Martin. L’excitation monte, le seau bleu est nettoyé et la bière est au frais. Nous sommes prêts à l’accueillir.

Spanish Point est effectivement un spot idéal pour le kite. Ce matin, Cédric et Tom sont partis pour 2 heures. Il a fallu occuper Max, nous avons fait Tarzan avec la drisse de genaker autour du mat.

Et oui, déjà notre dernier jour sur Barbuda, à l’unanimité familiale, c’est vraiment notre meilleur mouillage depuis le début de notre périple. C’est tellement beau et sauvage. Le snorkelling est également super. Pour couronner le tout, alors que nous sommes au milieu de rien nous avons internet.

Ce matin, nous sommes parties en expédition pour atteindre la seule ville de l’île Codrington, pour faire les formalités de douanes.

C’est un vrai épisode de Kho Lanta. Nous sommes au mouillage à Low bay côté Caraibes et la ville se situe au bord d’un lagon intérieur. Il faut donc trouver l’endroit où la langue de terre est la moins large et tirer l’annexe de l’autre côté pour traverser le lagon. Les échos des bateaux qui nous ont précédés disaient que c’était impossible, certain n’ont même pas réussi à attendre le rivage et on chavirer avec l’annexe en raison d’un shore-breack important.

Mais rien n’est impossible pour nous, cap ou t’es pas cap ! Nous, c’est tépacap. Alors nous voilà face à notre première mission : beacher sur le sable.  Comme on dit, il faut apprendre de ses erreurs et nous avons vécu cette même situation au début de notre voyage aux Canaries où on s’est retourné. La première tentative fut la bonne, même pas mouillé. Mais alors que la première mission était stratégique, la deuxième est plutôt physique. IL s’agit de tirer l’annexe sur presque 100 mètres pour arriver dans le lagon. Finalement ce n’était pas insurmontable, il a juste fallu faire une mise au point sur la coordination : on tire à un, deux et trois et pas avant !

Pendant la traversée nous rencontrons un pêcheur qui nous propose une plongée dans le lagon assortie d’une pêche à la langouste. Cédric saute bien sûr sur l’occasion et le rdv est pris pour l’après midi.

Arrivée au ponton, notre troisième épreuve de la journée : faire les formalités de sortie. Un vrai parcours du combattant, une chasse au trésor au milieu du village. Il faut d’abord commencer par les autorités portuaires puis aller à l’autre bout du village pour trouver les douanes, pour repartir dans une autre direction pour trouver le bureau de l’immigration. Le tout vous prend une heure compte tenu de la faible étendue du village et vous permet de trouver la boulangerie, un petit supermarché et un bar où acheter des Magnums !!! Les deuxièmes du voyage.

Nous n’avons trouvé aucun resto, sauf l’équivalent de nos  « camion » au bord des routes sans le camion mais avec le barbecue. On a très bien mangé ! Normalement c’est de la vente à emporter mais ils n’ont pas hésité à aller nous chercher une table dans un jardin à côté pour qu’on s’installe. Les rues sont désertes, on dirait presque une ville fantôme. Lors de notre périple nous avons rencontré un autre équipage bordelais, Galatée qui nous ont bien aidés pour le retour.

Je sais bien que ce n’est pas le moment d’accabler nos amis japonais mais ils sont en train de faire un vrai lobbying dans les caraïbes, je crois vous en avoir déjà parlé. Ils font des donations en construisant de bâtiments pour les pêcheurs sur la plus part des îles que nous avons visité pour essayer d’obtenir des droits de votes en faveur de la chasse à la baleine. Certains nous ont même dis qu’ils bénéficient de droits pour pêcher dans les eaux territoriales de ces îles qui sont extrêmement poissonneuses. Après avoir vidé leurs côtes, ils s’attaquent aux autres.  C’était le coup de gueule du jour.

 

Cédric vient de revenir de sa plongée miraculeuse, on le voit arriver avec le sourire jusqu’aux oreilles. Il est enchanté, et a appris la technique du lasso. Ce n’est pas la même race que celle du sud des Antilles, elles sont beaucoup plus petites. Le seau bleu en est plein, il va donc se mettre à la cuisine ce soir pour toutes les faire cuire et puis direction le congélateur.

Il faut absolument que le seau soit libéré, on ne sait jamais.

Nous lèverons l’ancre demain matin à l’aube pour une nav de 85 miles à destination de St Martin pour accueillir notre invité mystère. Je vous ai donnés beaucoup d’indices, vous avez du deviner.

Cette escale restera une étape marquante dans notre voyage. Si nous devons redescendre vers le sud, je crois qu’on y refera une halte, en tous les cas nous vous la conseillons sans hésiter à tous ceux qui aiment les mouillages isolés dans une eau turquoise au bord d’une plage de sable blanc et faire du snorkelling !!!

Bon week end à tous

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