BASSE TERRE
15/03/2011 22:01Nous quittons notre mouillage de Saint François où pour une fois nous étions seuls. C’est rare que l’on arrive à un mouillage sans connaître personne, faut dire que c’est hors de la route habituelle. Nous longeons la côte, St Anne, le Gosier et passons par la marina de Point à Pitre pour récupérer le nouveau chargeur de batterie de l’appareil photo. Toujours aussi accueillant, nous avons même le droit de nous mettre à quai pour une heure et de faire le plein d’eau.
Alors que nous venions de quitter le quai, on entend : et ho, Tépacap !!! On se retourne pour essayer de voir d’où ça venait, c’était Loma. Quelle surprise, quelques mots échangeaient sur la VHF et on essaye de prendre RDV pour ST Martin plus tard. Dommage, on aurait bien passé un peu de temps ensemble un mais il nous faut 5 à 6h pour atteindre notre prochaine escale et on ne peut pas se retarder si non, on prend le risque d’une arrivée de nuit.
Cette journée est une journée noire pour le capitaine …. 6 heures de moteur !!!!!! Vous imaginez à quel point il a souffert et encore plus depuis qu’il sait à quel point le gasoil a augmenté ces derniers temps. A sa décharge, c’est même moi qui lui ai demandé si on ne pouvait pas les arrêter, c’est vraiment trop chi… surtout pour nous qui n’avons pas l’habitude. Les autres équipages ont l’air de prendre ça comme une fatalité et un fait acquis : c’est comme ça, quand on remonte la côté sous le vent on doit mettre les moteurs. Nous, on préfère aller au large et tirer des bords quitte à se faire un peu plus secouer parfois. Pour aujourd’hui, pas de regrets, c’est pétole, pas un souffle d’air. On aurait pu attendre un jour de plus mais c’est comme ça pour plusieurs jours.
Nous arrivons juste à la tombée de la nuit à « l’îlet pigeon », paradis des plongeurs mais aussi réserve naturelle dite « réserve Cousteau. L’ancre est interdite et il n’y a que 2 ou 3 bouées pour les plaisanciers. La dernière bouée disponible nous semblait un peu trop proche des rochers, nous décidons donc de mouiller juste en face, sous la Pointe Malendure.
Eh oh Tépacap !!!! Day Dreamer, « bato copain” d’Alaska, avec leurs 3 filles, Emma, Anna et Sara. Les discussions d’usages : where do you come from, how long have you been here, when are you leaving, where is the dock for the dinghy … ? Nous prenons RDV pour un petit snorkeling pour le lendemain matin. Mais le temps n’est pas au RDV, seul Cédric a le courage de se jeter à l’eau. Faut dire qu’on devient de plus en plus difficile et quelques nuages ont vite fait de nous décourager.
Cette après midi, nous sommes invités pour les 8 ans de Sara et nous faisons la connaissance de 2 autres bateaux, un australien et un canadien. Pour une fois, nous étions en minorité, les seuls francophones !!! Les enfants étaient un peu effrayés à l’idée de devoir parler anglais mais finalement ça ne s’est pas trop mal passé et ça les a bien motivés pour leur prochain cours d’anglais. Les filles sont aussi entrain d’apprendre le français, c’est sympas de les voir tous faire des efforts.
Ce lundi, nous faisons du culturel avec la visite de la maison du cacao. C’est vraiment à faire, les enfants sont captivés et nous avec. Nous avons appris beaucoup de choses et surtout dégusté le fruit et le cacao aux différentes étapes. Je n’ose vous dire qu’un exposé va suivre car en ce moment ils ne sont pas très motivés et on a déjà beaucoup de mal à leur faire faire le minimum alors un exposé … A leur décharge, ils lisent beaucoup en ce moment et ils font beaucoup d’efforts pour parler en anglais.
Nous avons fait nos premières armes en « stop » aujourd’hui car les transports en commun sont … aléatoires disons mais à 4 ce n’est pas toujours facile. On y est quand même arrivé.
La particularité de cette partie de l’île est son relief et sa végétation alors nous nous sommes laissés tenter par un petit extra ….. Un petit canyon !! Les garçons en rêver. C’est vrai que depuis le temps qu’ils nous entendent en parler, on ne les a jamais amenés. Le paysage est bien sûr totalement différent de la Sierra de Guarra, c’est vraiment la jungle avec des lianes partout. Il y a un beau terrain de jeu pour les amateurs, n’est ce pas la famille Camin ? C’est la première fois qu’on en faisait sans eux. Ils nous ont manqués mais sans vouloir ne vexer personne, c’est sympa et surtout rassurant quand on a les enfants d’avoir un guide qui connait les moindres recoins. Celui que nous avons fait se classe plutôt dans la catégorie des « randonnées aquatiques » mais il y a un bon potentiel pour y revenir faire un tour.
Vous allez rire mais nous avons eu assez froid, surtout Maxou qui a finit en claquant des dents, l’eau n’est qu’à 20° !! Le dernier « Tobo-saut » était assez impressionnant avec un lavage des sinus en règle.
Après ces quelques heures de marche, escalade, nage et autres sauts qui nous ont permis de faire le plein de chlorophylle, nous avons innovés pour le retour. Il faut vous dire que l’aller a été assez complexe. Nous étions pourtant bien motivés ce matin et à 8h nous étions tous prêts à l’arrêt de bus, une heure pour faire 30 km, cela nous paraissait suffisant. Mais après 20 min d’attente, on décide de passer au plan B, le stop.
Ce fut un peu long à démarrer mais finalement un monsieur s’arrête pour nous laisser 8 km plus loin mais surtout au milieu de rien. Cette côte est vraiment sauvage, c’est la campagne de la Guadeloupe, les infrastructures sont vraiment minimales. Par chance, 2 min plus tard, une dame nous reprend, agent immobilier avec un RDV pour une maison, elle ne pouvait nous avancer que de quelques km, le principal étant de sortir du trou ou nous étions. Un troisième nous a pris de suite pour nous amener au prochain village d’où on pourrait trouver plus de bus pour Bouillante.
En arrivant devant l’arrêt, le bus était devant nous en train de partir et impossible de doubler les quelques voitures devant nous. Et là, ni une ni deux, notre Alain Prost guadeloupéen braque brutalement à droite tout en nous expliquant qu’il est de ce quartier et qu’il est en train de prendre un raccourci pour repasser devant le bus. On aurait dit maman quand elle nous amenait au bus le matin et qu’on était en retard. Tu vois de quoi je parle Sam ? A la Starky et Hutch, frein à main devant le bus.
Ça n’a duré que quelques minutes mais on a bien ri ! Par contre, le bus c’était moins drôle que ceux qu’on a connu jusqu’à maintenant, on avait tous une vraie place assise, pas de reggae à fond, tristouille quoi. Bref, malgré tout ça nous sommes arrivés 30 min en retard.
Bilan du trajet «Aller » : 1 annexe, 3 voitures et un bus.
Maintenant le retour…. Encore de l’inattendu.
Day Dreamer, nos copains d’Alaska, étaient toujours au mouillage dans cette baie et nous savions qu’ils devaient repartir pour Deshaies où nous sommes aujourd’hui. On les appelle depuis la plage et comme par hasard ils étaient prêts à partir. Nous avons donc embarqué avec eux et nous sommes arrivés 2h plus tard sous pavillon américain à Deshaies. Les enfants étaient ravis et nous avons pu voir comment d’autres équipages gérer les mêmes situations que nous, le rôle de chacun au mouillage, comment les ordres sont passés … Très instructif.
Demain matin à 6h, nous lèverons l’ancre car la navigation jusqu’à Antigua devrait durer 7 à 8 heures. D’après les messages que nous recevons ça a l’air d’être encore plu beau que le reste ….
A bientôt, en espérant que les connexions internet reviendront à la normale car la Guadeloupe est un enfer en la matière.
———
Précédent