CARRIACOU - ANNIV TOM - sandy et saline ISLAND du 17 au 20 janv
31/01/2011 08:45L’archipel de Grenade est composé de 3 îles : Petite Martinique, Carriacou et l’île principale de Grenade.
Nous ne passerons pas à Petite Martinique car cette île ne présente pas d’intérêts majeurs si ce n’est d’être reconnue comme un des endroits les moins chers pour le ravitaillement en eau et gasoil. Nous avons le plein d’eau grâce à notre désal que nous avons fait marcher qu’avec l’énergie des panneaux solaires (le capitaine est très fier de ne pas avoir fait tourner les moteurs ni le groupe !). Pour le gasoil, nous avons fait le plein, il y a 3 semaines et comme la règle est « tout à la voile », nous l’avons toujours. On verra donc si on en a besoin au retour.
Direction Carriacou qui comme la plupart des îles des Antilles est un jour passée sous domination française. De ce passé subsiste certains noms d’origine française, des maisons de maître et les tours de moulin des anciennes plantations de canne à sucre et de coton.
Carriacou est la plus grande des îles Grenadines. Il est notoire qu’il est plus facile d’y trouver un négoce d’alcool qu’un poste d’essence. Son isolement de Grenade (près de 20 milles, oui, on ne parle plus qu’en mille, on ne compte plus qu’en pound et on ne paye plus qu’en Ec $) lui a permis de conserver une certaine autonomie, des traditions culturelles et surtout spirituelles bien spécifiques. Certains rites passent même pour s’apparenter au Vaudou haïtien.
Cet isolement a longtemps maintenu cette dernière île des Grenadines hors de la fréquentation touristique intensive préservant jusqu’à nos jours son caractère authentique mais l’arrivée des gros paquebots américains va peut-être rapidement changer la donne. Nous avons enfin retrouvé cette ambiance « bateau voyage » qu’on avait perdu depuis notre départ du Cap Vert.
De l’autre côté, nous étions tous dans le même trip et nous partagions le même objectif : vivre sur notre bateau, partir vers l’aventure, voyager en famille …. Depuis notre arrivée dans les Caraïbes, l’ambiance a radicalement changé, nous sommes en minorité à côté de la horde de touristes venus du monde entier qui loue des bateaux à la semaine, souvent sans fois ni lois dans les mouillages. Bon, comme toujours j’exagère, certains sont sympas et plus respectueux que d’autres mais ce n’est pas la majorité. Un autre point important, c’est que de l’autre côté nous étions entre européens, alors que là nous sommes « confrontés » aux américains et culturellement, croyez moi, ça fait une grosse différence !!!
Je ne parle pas des nord- américains mais bien des américains, je mets à part nos amis canadiens et québécois !! (si non Armand va nous en vouloir !)
Bref, nous sommes heureux de revenir dans un environnement plus serein et plus courtois. C’est également le cas à terre. Sur le reste des Grenadines, les locaux ont des $ dans les yeux quand ils vous regardent car effectivement les touristes en vacances n’ont pas le même budget et surtout la même façon de consommer que nous. Ils achètent des souvenirs, ils vont au resto, bref ils dépensent leur argent en se faisant plaisir. Le tourisme est leur gagne pain alors qu’à Carriacou, ce n’est qu’un extra.
Juste avant d’arrivé à Carriacou nous avons mouillé une journée à Sandy Island, petit îlot paradisiaque et merveilleux site pour le snorkeling. Le bloc de plongé est de sorti ! Pour info, je suis encore au masque et tuba, pas de progrès de ce côté là.
Nous avons passé 3 jours dans cette île à nous balader dans les rues Hillsborough, chef lieu de l’île, à la recherche de matériel de pêche. L’anniversaire de Tom approche et il aimerait refaire son stock car pendant la traversée, de gros poissons ont mangé tous leurs leurs.
Le réseau de bus locaux est très pratique et pas cher, il dessert bien toute l’île. C’est un moyen sympa pour aller à la rencontre des gens. Nous mouillons à Tyrell bay, plus agréable que Hillsborough et nous nous y rendons en bus. Le soir nous allons assister aux répétitions d’un groupe de Steel Band, instruments fait à partir de futs de pétrole vides. Pour ceux qui ne connaissent pas, aller sur google. Nous adorons !! A priori, ils s’entraînent pour la fête nationale du 7 février, nous y reviendront peut-être sur le chemin du retour.
Les deux bons plans de l’étape sont :
- le restaurant Laurana au fond de la baie, sorte de cantine locale où pour 3€ vous mangez pour la journée. Les garçons ont adoré le poulet mariné.
- Wifi gratuit dans le magasin de téléphonie Lime (détail important pour les navigateurs qui sont toujours à la recherche de connexions).
Aujourd’hui, nous sommes le 20 janvier 2011, ça vous parle comme date ?
C’est l’anniversaire de Tom. Bon, il fallait trouver une idée originale. Nous avons pris le cap de Saline Island, véritable île déserte. Cette île est privée, on y trouve seulement une petite maison abandonnée et une tombe. Nous avons décidé qu’aujourd’hui était un jour férié pour cette île et donc pas d’école. Les enfants sont ravis.
Nous avons été réveillés par l’odeur du bon pain de notre capitaine. En l’honneur de Tom, il a décidé d’innover et de ne pas faire que le traditionnel gâteau au yaourt mais aussi un merveilleux fondant au chocolat. Le problème est que le gâteau était prêt à 11h et qu’on trouvait ça dommage de le manger froid après le repas. Nous avons donc décidé de souffler les bougies et de manger le gâteau de suite, les cadeaux attendront ce soir. En attendant, séance de kite et découverte de l’île. Malgré nos investigations, nous n’avons pas trouvé de noix de coco.
Dans la description de l’équipage, je vous disais que notre capitaine se suffisait à lui même et n’avait besoin de personne … oui mais sauf pour deux choses : démêler ses lignes de kite et l’aider à poser son aile. Il a trouvé de bons assistants pour ça. Il vient même chercher Tom sur le bateau en kite et le tracte jusqu’à la plage pour qu’il puisse l’aider à poser (voir photo pour comprendre).
Apres une nuit agitée au mouillage, nous repartons le lendemain matin pour la plus grosse navigation depuis un mois : 4 heures !!! La sortie des passes de l’île a été un peu sportive et nous avons renoué nos liens affectifs avec l’Atlantique. Et oui, c’est la première fois que nous y retournons depuis notre arrivée à Ste Lucie. Toujours égale à elle-même, avec sa houle de côté. C’est dingue, j’avais déjà oublié à quel point je n’aimais pas la houle.
Faut dire qu’on le cherche un peu. Habituellement, tout le monde passe par la côte sous le vent, c'est-à-dire par l’intérieur des Caraïbes, à l’abri de l’île mais nous, nous avons décidé d’être originaux et de passer par l’Atlantique, nous permettant ainsi de faire tout le tour de l’île en bateau.
Nous voilà donc parti pour Grenville, deuxième ville de Grenade.
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