GRENADE DU 21 Au 31 Janvier
31/01/2011 17:38L’arrivée à Grenville est digne encore une foisd’une entrée dans les passes du Bassin d’Arcachon, je comprends mieux pourquoi personne n’y vient, déferlantes à droite, déferlantes à gauche, il faut rester bien concentrer pour viser au milieu. Heureusement encore une fois que notre capitaine maîtrise la situation.
Aussitôt arrivés, aussitôt partis en balade : visite d’une distillerie de Rhum. Je ne vous en dis pas plus, Tom doit faire un exposé.
Après une nuit, nous avons continué notre descente vers le sud où on trouve une succession de petites baies, toutes aussi agréables les unes que les autres. Nous y avons rencontrés pas mal de retraités canadiens et américains qui passent l’hiver ici sur leur bateau. Certains nous ont raconté leur mauvaise expérience au Venezuela avec attaque armée, ce qui nous a définitivement convaincu de ne pas y aller, enfin, pas pour cette fois.
Un autre attrait de Grenade, c’est la présence de chantiers maritime défiant toute concurrence en terme de prix avec un aussi grand professionnalisme. Tous les ans, il faut refaire l’antifouling (sorte de peinture protectrice pour la coque immergée) surtout dans les mers chaudes. L’occasion faisant le larron, nous décidons de sortir le bateau de l’eau car de toutes les façons il aurait fallut le faire dans moins de 2 mois.
C’est un peu stressant comme opération car il faut rentrer dans un trou de 8 mètres alors que nous en faisons 7,25 de large, dimension à laquelle il faut rajouter les pare battages (+ 30 cm de chaque côté). Bref, c’est juste, très juste mais après 2 tentatives nous voilà rentrés sans bobo. Gros coup de stress pour les enfants et moi car « on » nous avait bien fait comprendre qu’il ne fallait pas se rater. Chacun à son poste, synchronisation des montres : opération Lagoon au carénage lancée !!
Nous avons passé 3 nuits sur le chantier. Moi qui rêvais de passer des nuits à terre, me voilà servie !!
Notre voisin, très gentil au demeurant, c’est endormi avec la radio un peu forte, faut dire que vu le nombre de bouteilles de rhum vides sur le bateau, je comprends mieux pourquoi j’ai eu autant de mal à le réveiller. Après lui avoir expliqué gentiment (si, si, j’insiste, gentiment) que les enfants n’arrivaient pas à dormir, il a enfin éteint. J’aurais aussi du lui dire qu’ils avaient besoin de dormir le matin car à 5h30, il a commencé à bricoler sur son bateau. Les Antillais sont plutôt du matin. Le côté positif , c’est que les enfants ont commencé l’école plus tôt.
La vie au chantier est rustique, c’est comme le camping mais au lieu que les gens soient en vacances, ils travaillent. Vous avez votre clé pour les sanitaires mais sans eau chaude, machine à laver à disposition …. Nos « petits chéris » ne sont pas habitués à cette rusticité, à traverser le chantier la nuit pour aller aux toilettes, à faire la queue devant la porte …
Nous avons retrouvé le bruit des voitures, le chant des oiseaux et surtout … les moustiques. On s’est fait dévorer, surtout Max. Un bouton s’est infecté et il a fait un abcès. Il ne pouvait même plus marcher. Je vous rassure tout est rentré dans l’ordre car encore une fois, super maman avait tout prévu. Par contre pour la prescription je me suis faite valider par Maryse (Delphis) qui est pharmacienne.
Les enfants ont apprécié (et moi aussi) d’avoir internet à volonté, nous avons « Skypé » à fond avec famille et amis. Leur principale occupation de la journée est d’aller au magasin d’accastillage et ce pour 2 raisons : c’est climatisé et il y a plein d’articles de pêche. Ils en font vraiment une fixation en ce moment. Faut dire que leurs petits copains n’arrêtent pas de pêcher des poissons et des gros. Tom a craqué son billet et je ne vous dis pas comment ça lui a fait mal mais il avait trop envi de son moulinet à fixer sur le bateau. Ils ont aussi fait une commande à leurs grands-parents.
La sortie est beaucoup moins stressante que l’entrée et nous voilà repartis après 3 jours, tout beau, tout propre pour …. U N E M A R I N A !!! Ça fait 2 mois que j’en rêve !!!!
Aujourd’hui, nous avons changé de monde. Ceux sont les joies du bateau, en 24h vous pouvez passer d’un endroit glauque et rustique, à un petit coin de paradis ; vous faire des nouveaux amis et les voir partir le lendemain ; passer d’un temps de rêve à des orages fulgurants … Bref, ce n’est jamais pareil.
Après les affres du chantier, nous voilà dans le luxe, une belle marina avec piscine, eau chaude à volonté dans des douches somptueuses avec un miroir. Oui, c’est important le miroir. Nous ne nous voyons que la tête dans le bateau et là, de se voir de plein pieds …. C’est un véritable choc. On aurait dit le passage de Koh Lanta lorsqu’ils leur donnent un miroir et les font monter sur une balance, sauf que nous ça fait presque 4 mois qu’on ne s’est pas vu. Je ne reconnaissais pas ma silhouette. Les paris sont ouverts pour la perte de poids. Je les entends déjà les mauvaise langues « ça ne lui fait pas de mal ».
Certains d’entre vous, nous disent qu’on devrait penser à se reposer, qu’on a l’air fatigué sur les photos. Si je lis bien entre les lignes, ça veut dire qu’on a vraiment une salle tête …. Je ne sais pas si c’est par simple jalousie ou si c’est vrai. Une chose est sûre, c’est qu’on ne dort pas beaucoup, ou plutôt, on se réveille souvent. Je vous rassure, cela ne concerne que moi car le capitaine ne se lève jamais, il va même lorsqu’il y a trop de bruit jusqu’à mettre des « boules Quies ». Ça me rend folle alors je passe mon temps à me lever pour vérifier qu’on n’a pas dérapé, que le vent n’est pas trop fort, que le voisin n’a pas dérapé, à fermer les hublots en un temps record pendants les grains, puis à les rouvrir car il fait trop chaud … C’est dur la vie !
On m’a surnommé le « suricat ». Pour ceux qui ne connaîtraient pas, c’est un animal qui vit en groupe et qui est d’une très grande méfiance (jusque là ça me ressemble pas mal) ; il y en a un dans la tribu qui est toujours aux aguets, figé sur ses 2 pattes arrières, pour avertir les autres en cas de danger (c’est vraiment moi !!).
Mais revenons à nos moutons. Nous sommes dans la marina « Port Louis », dans la baie de St George, la capitale de Grenade. Pour ceux qui passeraient par là, nous vous la conseillons. Tout y est super : les gens d’abord, très accueillants, les locaux, la piscine et enfin le prix. C’est le même prix que toute les petites marinas dans les baies autour mais qui n’offrent absolument pas le même niveau de prestation. Le dernier avantage et non des moindre, est que vous êtes dans le cœur de la ville et de la « vie » surtout. En plus, le vendredi soir, c’est la fête. Tout le monde est dehors, la musique sort à tue tête de tous les bars et vous attire vers l’intérieur.
Après avoir fait les courses en dinghy (nous aussi on a nos corvées), nous sommes partis pour une ballade en ville. Les maisons sont très colorées bien que parfois délabrées.
Alors que nous déambulions dans les rues, nous avons été interpellés par un monsieur, comment je pourrais dire ….pas très aidé par la nature : un œil crevé, pas très propre, des cheveux qui n’ont pas vu d’eau depuis des années …. mais très gentil. C’était un magasin de disques, coïncidence nous en cherchions un car depuis Carriacou nous avons vraiment pris gout au Steel band. Nous y avons passé un long moment, Max a sympathisé avec la petite fille, Amelia, très dégourdie, Cédric a parlé musique et moi comme à part Bob Marley, je ne connais rien au Reggae, je me suis extasiée sur le bébé qui était posé là, dans le magasin, sous une moustiquaire.
Comme à chaque fois que nous arrivons dans une grande ville, ce qui ne nous est pas arrivé depuis La Barbade il y a plus d’un mois, les enfants vont à la recherche d’un KFC.
KFC, tout le monde suit ? Non ? C’est ce fast food immonde dans lequel ils ne servent que du poulet. En plus, nous avons du faire la queue pendant plus de 20 minutes. Mais c’est plutôt rassurant, ça veut dire qu’il n’y a pas que nos enfants qui ont mauvais gout. Et tout ça pour s’entendre dire que notre commande n’est pas complète et qu’on viendra nous l’apporter à table. Après un certain temps, toujours rien, le resto était noir de monde (sans jeu de mot !) et là je dis : « au moins, on est sûre qu’elle va vite nous reconnaître quand elle amènera la commande ».
Max, interpellé par cette phrase, répond : ben pourquoi elle nous reconnaitrait facilement ? »
« Max, tu ne penses pas qu’on est un peu différent ? » Et là Max dubitatif, devant mon insistance, cherchait quelle différence mais il n’arrivait pas à en trouver. Il conclue simplement en disant « ben non, moi je ne trouve pas qu’on soit différent, on se fond bien dans l’ambiance ».
Et bien ça, vous ne pouvez pas imaginer le bien que ça fait. Je me dis qu’on n’a pas tout raté et que non seulement il accepte la différence mais qu’en plus il n’en fait même pas.
Oui, oui, je sais, on se rassure comme un peu mais je vous jure que dés fois il y a de quoi douter. Lorsque ils préfèrent passer des heures à jouer à leur console à la c… plutôt que d’aller dans l’eau ou aller en balade, on se dit qu’on a vraiment raté leur éducation.
Il ya une ambiance de folie dans la marina car il y a une régate pour 3 jours avec animation locale. Comme souvent dans les Caraïbes, Bob, berce la soirée.
Ce samedi, c’est visite donc soupe à la grimace pour les enfants qui voudraient profiter de la piscine avec leurs copains. Mais comme de bons parents indignes, on ne leur laisse pas le choix.
Pour visiter ce type d’île, plusieurs solutions :
- Intégrer un tour opérator qui vous organise une visite guidée avec plein d’autres gnous, c’est sûr qu’à le fin vous êtes incollable sur l’histoire de l’le.
- Louer une voiture. Vous faites votre propre itinéraire, vous pouvez vous arrêter où vous voulez pour faire vos photos mais vous ne partager pas grand chose avec la population
- Et enfin, prendre les transports locaux et là, c’est l’exotisme assuré. Nous voilà donc entassé à 20 dans notre mini van prévu pour 11 !!! Direction Concord falls et toujours la musique à fond. Cédric jubile de les voir conduire aussi vite.
La balade était vraiment sympa et les garçons s’en sont donnés à cœur joie sous la cascade. Le retour à pieds étaient plutôt fatiguant mais nous a permis de voir plein de choses : une tête de mouton, des lapins, des bananiers avec leur fleur, une forêt très dense, on se croirait en pleine forêt tropicale. Les garçons ont été très agréables et non même pas râler.
Le temps de la marina est déjà passé et après 2 jours dans le confort, nous voilà repartis au mouillage. Nous sommes actuellement 3 bateaux ensemble et pas moins de 8 enfants. Les apéros ont repris leur rythme quotidien mais plus de punch. Cédric est redevenu sobre !!!
Pour notre dernière journée dans cette île où il fait bon vivre, nous avons été plongés dans une réserve aquatique ou un sculpteur a eu la bonne idée d’y mettre des statues. C’est vraiment impressionnant et ça fait un drôle d’effet de voir des hommes debout dans l’eau. On est tous emballé !! Je vous mets le lien pour ceux que ça intéresse.
https://www.mycaraibes.com/2010/06/les-statues-sous-marines-de-jason-de-caires-taylor-a-la-grenade/
En cherchant sur internet, on vient de voir que Thalassa fait un reportage là-dessus ce vendredi 4 février. Vous nous direz ce que vous en pensez. Le problème, c’est qu’il n’y a pas le plan du site et on n’a pas trouvé toutes les statues. On essaiera d’y repasser demain en repartant sur Carriacou.
Les enfants ont hâte de partir pour une longue navigation, ils vont enfin pourvoir essayer tout leur matos de pêche. Ils sont vraiment excités, ça les occupe mais le problème c’est qu’ils ne pourront pas se concentrer sur leurs devoirs car il va falloir surveiller les lignes !!! Le congélateur est prêt, il n’y a plus qu’à ….
Dans l’attente des photos des poissons, on vous dit à bientôt.
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