La Martinique, de retour à la maison (enfin presque) du 14 au 22 Fév

23/02/2011 16:29

Nous avions hâte d’arriver au Marin pour une escale médicale mais aussi pour récupérer Philippe !

 Il me tardait tant de voir à quoi ressemblait une salle d’attente de médecin en Martinique. En fait, je n’imaginais pas qu’on puisse être malade ici. 

Nous voilà à 8H30 dans les rues du Marin à la recherche de cabinets médicaux que j’avais vaguement pu localiser sur un plan depuis le bateau. Max se trainait tellement qu’il faisait pitié à tous les passants qui se proposaient gentiment de m’aider. C’est vrai que les gens sont vraiment très attentionnés. Max a fait la remarque suivante : «  En France (en métropole !!), les gens m’auraient regardé avec des yeux bizarres comme si j’étais handicapé alors qu’ici ils s’inquiètent pour moi ».

15 personnes devant nous dans la salle d’attente mais il me semblait avoir vu 2 plaques à l’entrée. J’ai posé la question si un médecin avait moins de monde que l’autre. Une gentille dame me répond qu’en fait , ils attendaient tous pour le même et que si je voulais passer avec l’autre il n’y avait personne, en insistant pour que j’y aille. Vous auriez fait quoi vous quand 15 personnes attendent pour le même et personne pour l’autre ?

Ben moi, je leur ai posé la question : « Est-ce qu’il y a un problème avec l’autre, pourquoi vous n’y allez pas vous ? » Ils m’ont tous répondu en chœur qu’en fait c’était un remplaçant et qu’ils préféraient aller avec celui qu’ils connaissaient.

L’ambiance de la salle d’attente est très folklorique et je comprends que même en Martinique on peut –être malade. En fait les touristes qui déferlent sur leur belle île, arrivent avec leurs microbes d’hiver contre lesquels les martiniquais n’ont aucune défense.

Bref, heureusement que nous avons été consulté car la situation était sérieuse. Il faut toujours se méfier de boutons de moustiques qui s’infectent. Avec un énorme abcès à chaque jambe, en moins de 2 jours, il ne pouvait plus marcher. Le médecin nous a fait une bonne leçon de morale et en fin psychologue, il a lâché que ça pouvait finir en amputation Et la, j‘ai vu mon Maxou fondre en larme.

Traitement de cheval, antibiotique oral et en crème, anti-staminique pour éviter la gratouille, des soins pour les plaies, une prise de sang pour couronner le tout et une visite de contrôle prévue pour la fin de la semaine.

Dans notre malheur, nous avons de la chance car quelques heures plus tard nous embarquions à bord «Docteur Philippe ». Il a beaucoup participé aux soins ce qui a permis de mieux faire passer la pilule à Max. Il a même réussi à lui faire manger des yaourts nature.

Quelques minutes seulement après son arrivée à bord, nous levons l’ancre pour Ste Lucie. Pour ceux qui connaissent ce canal, il n’est pas très facile et on se dit avec Cédric qu’on n’aurait peut-être pas du d’entrée le confronter à ça. Mais il  a été très courageux et a bien tenu le choc, même pas besoin du seau bleu ! En fait nous avions dans l’idée de l’amener dîner dans notre petit resto préféré « Jambe de bois » à Rodney Bay. Après 3 heures de navigation et une arrivée de nuit, le resto était fermé. Cédric était très déçu mais vous le connaissez, il n’a pas dit son dernier mot !

Le lendemain matin, direction la ville de Castries en taxi collectif. Au programme, ballade dans le marché et dans les rues, ambiance typique et sympathique.

 

En début d’après midi nous décidons d’aller mouiller plus au sud entre Marigot bay et la Souffière.  Nous avons improvisé en route en nous arrêtant à Anse La Raye bien que le Patuelli ne le conseille pas car trop rouleur semble t-il et mouillage temporaire. Et bien nous, on a trouvé ça super, aucun autre bateau au mouillage. C’est un petit port de pêche typique avec de jolies maisons créoles. 

On s’était mis dans la tête de faire gouter des langoustes grillées sur le bateau à Philippe. On a « retourné » le village grâce à la collaboration de notre ami John rencontré sur le ponton mais à notre grande surprise : rien, pas une langouste en vue. Quand on pense que tout au long du voyage on a été continuellement accostés par des barques de pêcheurs qui voulaient nous en vendre, on avait du mal à y croire. La réponse est purement économique, en fait ce petit village est célèbre pour ses BBQ party du vendredi soir comme à Rodney bay mais au lieu que ce soit du poulet, chez eux c’est de la langouste. Ils les gardent donc pour ce soir là de la semaine où ils les vendent très cher aux touristes américains qui descendent des gros bateau de croisière et que l’on amène là en minibus.

Dommage pour tonton ! On aurait pu se rattraper le lendemain matin lorsqu’un pêcheur est venu nous proposer une grosse bonite mais il y a une tradition à bord à laquelle je tiens beaucoup : on ne mange que du poisson pêché sur le bateau. Vues les grandes qualités de pêcheurs de mes enfants, je suis tranquille pour un bon moment ! Philippe a été très déçu et je crois que je vais en entendre parler pendant un moment.

Après avoir bien dormi dans ce mouillage paisible, l’heure de la remontée avait sonné. Comme je vous disais plus haut, Cédric n’avait pas dit son dernier mot et nous avons été déjeunés à « Jambe de Bois » en remontant.  C’est toujours aussi bon et le cadre toujours aussi agréable. Philippe a enfin pu manger du poisson !

Pour sa dernière journée en Martinique, Philippe nous a promenés à son tour mais en voiture. La côte au vent est vraiment superbe, très sauvage, très authentique, c’est un peu le « Hourtin » du coin. Nous avons fini par la visite de la « Habitation Clément » qui vaut vraiment le coup même les enfants ont adorés. La plantation est organisée autour de son habitation, une très belle maison de maître construite au XIXème siècle, et sa distillerie. La visite est très intéressante, très pédagogique. Les enfants ont chacun leur audioguide et sont très attentifs aux explications données. L’ensemble est très instructif et superbement mis en valeur.

L’heure du départ de notre « invité » est arrivée, on espère lui avoir fait une petite place et lui avoir fait partager notre quotidien.

Philippe parti depuis quelques minutes, nous entendons une annexe dont on ne reconnaissait pas le bruit du moteur s’approcher du bateau. On sort et là que voyons nous …. 2 petites têtes blondes et leurs parents : Galiléa !!! On ne pensait plus se revoir. C’était vraiment une agréable surprise. En route pour les Roques au Venezuela, ils ont finalement décidé de faire un détour par le Marin pour ravitailler. Galiléa pour ceux qui ont oublié, c’est l’épisode de l’annexe !!! Et bien vous ne me croirez pas mais Cédric a réussi  à en faire encore une meilleure. Mais celle là, j’ai promis de ne pas en parler, c’est un secret entre Galiléa et nous à moins que Galiléa décide de le mettre sur son blog !!!

Comme Yves-Marie n’est pas rancunier (du peu que nous le connaissons), il nous a proposé de venir avec eux aux Roques.  Pour l’instant nous avons décliné car ce n’est pas que ce soit une longue navigation (2 jours) mais c’est le retour qui s’annonce plus compliqué face au vent.

Bref, nous passons un peu de temps ensemble jusqu’à leur départ samedi soir. C’est encore une fois avec un peu de tristesse que nous les avons vus partir mais cette fois on s’était équipé de la corne de brume et nous étions une dizaine pour leur souhaiter « bon vent ».

Un petit message pour mamie et papi Galiléla qui nous lisent. Vos petites filles sont en pleine forme, toujours aussi mignonnes. Magali a beaucoup grandi et ses beaux cheveux blonds ont bien poussé. Quand à Léa, elle a toujours ses grands yeux espiègles !!!

 Finalement ça donne envie quand on voit les gens partir en navigation. Je n’aurais pas cru que je dirais ça un jour. Du coup, je lance un défi à Cédric, pourquoi on ne changerait pas nos plans, pourquoi on ne partirait pas avec eux, on traverserait Panama et on vendrait le bateau à Tahiti. Je l’ai tellement bluffé qu’il ne m’a pas prise au sérieux. Dommage, j’étais sincère, enfin à ce moment là !

Après seulement 4 jours au mouillage, nous commençons déjà à tourner en rond. L’escale médicale est pratiquement finie, les bobos de Max sont en bonne voie d’après la visite de contrôle chez le médecin et Tom n’a rien aux dents, il a juste les dents qui poussent. Petite info pour ceux qui auraient besoin d’un dentiste, préférez celui de St Anne à  ceux du Marin qui sont plein pour un mois. Non seulement, il est plus disponible (il nous a demandé de venir à 7h00 du mat) mais en plus, il vient d’Agen et sa femme du Cap Ferret. Ça fait du bien de parler un peu du pays.

Après tout ça, j’ai eu droit à un peu de temps pour moi, escale beauté : esthéticienne et coiffeur, je ne suis plus blonde ouf !! Pourtant Cédric pensait que j’avais enfin ma vrai couleur…  Ça fait du bien de s’accorder un peu de temps.

Nous profitons encore pour quelques jours des bateaux copains, journée plage avec Loma et Delphis.  L’attraction de la journée est la rencontre avec une famille d’américains, tout droit descendue d’Alaska. Nous sommes tous très intrigués, comment vit-on à Anchorage ?

Ah, j’ai oublié de vous annoncer une triste nouvelle, le chargeur de batterie de l’appareil photo a rendu l’âme donc plus de photos jusqu’à nouvel ordre. On pourrait s’en faire envoyer un mais comme nous ne connaissons pas la suite de notre programme ….

 

Nous restons encore là quelques jours en attendant la guérison complète de Maxou et du coup petit baisse de morale pour l’équipage. On est un peu perdu, et on hésite pour notre futur itinéraire. En attendant, on met ce temps à profit pour se remettre sérieusement aux devoirs. La lecture a repris aussi de plus belle, pour les enfants d’abord, grâce à l’envoi de leur grand-mère et pour les grands car nous avons trouvé une source d’approvisionnement pour de nouveaux Harlan Coben.

Les enfants passent du temps à jouer avec les enfants de « Loma » pendant que les parents refont le monde. Cédric est en négociation pour acheter un « camion » pour aller passer les week end à Boduc pour faire du Kite mais d’abord il faut vendre « la papa mobile ». C’est le surnom de notre bateau, c’est vrai que dans cette bulle bien protégée, à lever la main toutes les 5 min pour dire bonjour à tout le monde, on dirait la « papa mobile ». Côté surnom, Max est passé à « Minimoy », Tom à « Victor » car il ressemble à un copain à eux qui s’appelle Victor, Cédric est devenu « Christophe », je vous laisse trouver à quel Christophe connu il ressemble. J’attends toujours le mien. De notre côté, nous n’avons rebaptisé que Macéo en « Mimissicu », héro d’ « un indien dans la ville ».

 

Fait marquent de la semaine, nous avons retrouvé la télé et les informations nous tombent dessus d’un seul coup. Vu de là, ça fait très peur, nous vivions dans notre bulle depuis 4 mois et nous n’avions pas vécu la montée en puissance des évènements.  Même les enfants s’inquiètent et sont captivés par les infos. Le comble, nous parents, sommes obligés de nous taire pendant les infos !  Nous sommes assaillis de questions : vous croyez qu’on va pouvoir rentrer, comment ça va finir tout ça, on devrait peut-être rester en mer, c’est moins dangereux. Cédric a approuvé quand il a entendu que le prix du pétrole augmentait encore. Ce n’est pas demain qu’il va mettre les moteurs, c’est moi qui vous le dis !!!

 A bientôt pour de nouvelles aventures, plus palpitantes je l’espère ….

 

 

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